Giovanni Gabrielli (Venise 1553-1612)
Un "passeur" de la Renaissance au Baroque
Giovanni Gabrielli, né en 1553 et mort en 1612 à Venise, est un compositeur italien de la Renaissance qui, par son audace inventive, fait figure de "passeur" vers le style baroque.
Il a reçu sa formation musicale de trois célèbres musiciens de la seconde moitié du XVIème siècle ; tout d'abord, et principalement, son oncle Andrea Gabrielli (1510-1586), organiste à la basilique Saint-Marc, puis Roland de Lassus (1532-1594), qu'il rencontre lors d'un séjour à Munich entre 1575 et 1579, et enfin Claudio Merulo (1533-1604), premier organiste à San Marco, dont il est l'assistant jusqu'en 1584.
Après le départ de Merulo pour Mantoue, il partage la charge de son oncle en prenant le second orgue tandis qu'Andrea devient premier organiste de San Marco ; mais il finit par assumer seul cette tâche, à la mort de son oncle survenue deux ans plus tard. Il est également organiste à la Scuola San Rocco.
Sa grande originalité en musique est d'avoir utilisé la particularité de la disposition de la basilique, avec ses deux loges pour les chœurs se faisant face, afin de créer des effets "stéréophoniques" ; plusieurs de ses pièces sont d'ailleurs écrites pour faire d'abord entendre un chœur sur la gauche auquel répond le chœur situé à droite. Ses œuvres à double chœur sont donc un reflet de l'architecture de San Marco.
Toute sa vie durant, ce sera un ardent défenseur de son oncle, qu'il admirait si profondément qu'il préférait publier les œuvres de celui-ci avant les siennes.
Il a composé de la musique vocale religieuse, principalement des motets (faisant souvent appel à un nombre considérable de voix), des Sacrae Symphoniae, un Kyrie-Gloria et Sanctus, 2 Magnificats, des Litanies de la Vierge ; de la musique profane, surtout des madrigaux ; de la musique instrumentale pour orgue, dont 22 Intonationi d'Organo (courts préludes dans un style improvisé), des Ricercari, des Canzoni, des sonates…
Sa musique, très appréciée au nord des Alpes, notamment en Allemagne où le style polyphonique est resté plus longtemps en usage qu'en Italie, lui valut d'attirer des élèves scandinaves et allemands, dont l'un des plus talentueux, Schütz, viendra se former auprès de lui à Venise entre 1609 et 1613.
Sa technique de composition à plusieurs, appelée les cori spezzatti, sera également reprise par (son élève) Michael Praetorius dans son traité Syntagma Musicum (1619).
À côté de ces chœurs dialoguants, l'art de Giovanni Gabrielli se caractérise aussi par l'union entre les voix et les instruments ; son madrigal le plus célèbre (Lieto godea) porte d'ailleurs la mention "per cantar et sonar".
Et même s'il laissait le choix des instruments aux interprètes en indiquant "con ogni sorte di stromenti" sur la page de titre de ses publications, il semble bien être l'un des précurseurs de l'orchestration en introduisant à travers un contrepoint savant et rigoureux un style parfois concertant où les timbres prennent toute leur valeur.
Il fait la transition entre la musique de la Renaissance et la musique baroque en utilisant notamment la basse continue dès ses débuts, mais aussi en indiquant le fait de jouer plus ou moins fort, donc les premières nuances.
Il fut aussi l'un des premiers à utiliser des parties instrumentales à l'intérieur d'œuvres chorales.
Certains le considèrent à juste titre comme le "père spirituel" de J.S. Bach tant son influence en Allemagne fut prépondérante.
Et son portrait par Annibale Carrache se trouve à Dresde…
Voici deux madrigaux interprétés à Vienne par l'ensemble "Basiliensis" : "Alma cortes'e bella", "Vagh'amorosi e fortunati allori".
Il a reçu sa formation musicale de trois célèbres musiciens de la seconde moitié du XVIème siècle ; tout d'abord, et principalement, son oncle Andrea Gabrielli (1510-1586), organiste à la basilique Saint-Marc, puis Roland de Lassus (1532-1594), qu'il rencontre lors d'un séjour à Munich entre 1575 et 1579, et enfin Claudio Merulo (1533-1604), premier organiste à San Marco, dont il est l'assistant jusqu'en 1584.
Après le départ de Merulo pour Mantoue, il partage la charge de son oncle en prenant le second orgue tandis qu'Andrea devient premier organiste de San Marco ; mais il finit par assumer seul cette tâche, à la mort de son oncle survenue deux ans plus tard. Il est également organiste à la Scuola San Rocco.
Sa grande originalité en musique est d'avoir utilisé la particularité de la disposition de la basilique, avec ses deux loges pour les chœurs se faisant face, afin de créer des effets "stéréophoniques" ; plusieurs de ses pièces sont d'ailleurs écrites pour faire d'abord entendre un chœur sur la gauche auquel répond le chœur situé à droite. Ses œuvres à double chœur sont donc un reflet de l'architecture de San Marco.
Toute sa vie durant, ce sera un ardent défenseur de son oncle, qu'il admirait si profondément qu'il préférait publier les œuvres de celui-ci avant les siennes.
Il a composé de la musique vocale religieuse, principalement des motets (faisant souvent appel à un nombre considérable de voix), des Sacrae Symphoniae, un Kyrie-Gloria et Sanctus, 2 Magnificats, des Litanies de la Vierge ; de la musique profane, surtout des madrigaux ; de la musique instrumentale pour orgue, dont 22 Intonationi d'Organo (courts préludes dans un style improvisé), des Ricercari, des Canzoni, des sonates…
Sa musique, très appréciée au nord des Alpes, notamment en Allemagne où le style polyphonique est resté plus longtemps en usage qu'en Italie, lui valut d'attirer des élèves scandinaves et allemands, dont l'un des plus talentueux, Schütz, viendra se former auprès de lui à Venise entre 1609 et 1613.
Sa technique de composition à plusieurs, appelée les cori spezzatti, sera également reprise par (son élève) Michael Praetorius dans son traité Syntagma Musicum (1619).
À côté de ces chœurs dialoguants, l'art de Giovanni Gabrielli se caractérise aussi par l'union entre les voix et les instruments ; son madrigal le plus célèbre (Lieto godea) porte d'ailleurs la mention "per cantar et sonar".
Et même s'il laissait le choix des instruments aux interprètes en indiquant "con ogni sorte di stromenti" sur la page de titre de ses publications, il semble bien être l'un des précurseurs de l'orchestration en introduisant à travers un contrepoint savant et rigoureux un style parfois concertant où les timbres prennent toute leur valeur.
Il fait la transition entre la musique de la Renaissance et la musique baroque en utilisant notamment la basse continue dès ses débuts, mais aussi en indiquant le fait de jouer plus ou moins fort, donc les premières nuances.
Il fut aussi l'un des premiers à utiliser des parties instrumentales à l'intérieur d'œuvres chorales.
Certains le considèrent à juste titre comme le "père spirituel" de J.S. Bach tant son influence en Allemagne fut prépondérante.
Et son portrait par Annibale Carrache se trouve à Dresde…
Voici deux madrigaux interprétés à Vienne par l'ensemble "Basiliensis" : "Alma cortes'e bella", "Vagh'amorosi e fortunati allori".
Ecrit par Florence le Mercredi 19 Décembre 2012, 17:02 dans "Biographies , formes"
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