Ajaccio Baroque

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Concerto pour 4 clavecins de J.-S. Bach

Une brève présentation du concerto baroque

   Les musicologues hésitent encore à trancher sur la double éthymologie du mot "concerto" : vient-il du latin concertare, qui signifie lutter, ou de conserere, qui veut dire unir ? En fait, les deux sens se confondent : cette composition musicale consiste à opposer pour unir.

   De par le passé, les musiciens ont baptisé du nom de "concerto" des œuvres assez éloignées de ce que le mot signifie aujourd'hui, à savoir une composition de caractère symphonique dans laquelle un instrument soliste dialogue avec l'orchestre, et qui met en valeur la virtuosité technique et les qualités expressives de l'interprète soliste.
   Chez Gabrieli, qui fait la transition entre la musique de la Renaissance et la musique baroque, le concerto se caractérise par une polychoralité avec accompagnement d'orgue ou d'orchestre.
   Jean-Sébastien Bach appelait volontiers concerti ses célèbres cantates d'église, sans compter qu'il a donné le titre de Concerto italien à une œuvre pour clavecin seul (BWV 971).
   Pendant longtemps, le mot fut souvent pris dans une acception large, qui recouvrait la notion de concert en général.

   Au XVIIe apparaît le concerto grosso : le petit ensemble de musiciens solistes, appelé concertino, est opposé à la masse de l'orchestre aussi nombreuse que possible, d'où l'adjectif "grosso". C'est Corelli qui a fixé la forme du concerto grosso. Le compositeur faisait alterner les soli et les tutti comme les questions et les réponses d'un discours musical, où les solistes du concertino jouaient des parties plus brillantes et plus ornées que l'orchestre, dont les "ripienistes" avaient seulement un rôle de remplissage.
   Le concerto de soliste est né tout naturellement du concerto grosso, en réduisant le concertino à un seul instrument. Vivaldi est considéré comme le fondateur du concerto solo (même s'il n'est pas le premier à en avoir composé) car il lui a donné sa structure tripartite, avec un mouvement lent encadré par deux mouvements vifs.
   Jean-Sébastien Bach découvrit à la cour de Weimar les grands maîtres italiens, et la forme nouvelle du concerto, dont la force rythmique ainsi que les longs épisodes de virtuosité l'enthousiasmèrent. Notons qu'en 1713, le jeune duc de Weimar rapporta d'Utrecht, où il étudiait à l'université, des partitions de Vivaldi, imprimées à Amsterdam ; Bach en fit des transcriptions pour clavecin, lequel se trouva promu au rang de soliste concertant alors que, jusque-là, il ne jouait dans l'orchestre qu'un rôle de discret accompagnateur. J.-S. Bach est l'un des précurseurs du concerto pour clavier.

   Le Concerto pour 4 clavecins en la mineur de Jean-Sébastien Bach (BWV 1065), qu'interprète l'ensemble de musique ancienne d'Ajaccio, lors du concert de Pâques 2009 au Sacré-Cœur, est la transcription du Concerto pour 4 violons en si mineur de Vivaldi (opus 3 n°10 RV580).


Ecrit par Florence le Lundi 14 Décembre 2009, 16:58 dans "Auditions" Version imprimable

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