Ajaccio Baroque

site des élèves du département de musique ancienne

Contenu - Menu - S'identifier - Contact

Rencontre avec Kenneth Gilbert à Monaco 2009

Ses commentaires sur le Prélude non mesuré joué par Petru

Lors de la master-class, qui a suivi sa conférence sur l'édition complète de François Couperin chez l'Oiseau-Lyre, à Monaco, Kenneth Gilbert a commenté, entre autres, le morceau présenté par Petru : le "Prélude en sol mineur n°3", composé d'un milieu polyphonique entouré de deux parties libres, l'un des plus beaux préludes non mesurés de François Couperin, publié d'après un manuscrit. En plus de l'influence des luthistes français, il insiste sur la parenté entre le prélude non mesuré et la toccata italienne, lui qui a bien étudié celles de Frescobaldi. Les préludes non mesurés, issus de la notation libre pour luth, sont plus organisés qu'ils n'y paraissent ; à force d'en jouer, on peut dégager un plan d'ensemble et, dans les différentes phrases, reconnaître de véritables figures musicales, dixit ce musicologue canadien, claveciniste et organiste de renom.


Ecrit par Florence le Lundi 5 Avril 2010, 11:58 dans "voyages" Version imprimable

Article précédent - Répondre à cet article - Article suivant

Commentaires

commentaire aux commentaires

Yves - le 06-04-10 à 10:27 - #

Merci à Florence qui lance le débat, débat intéressant et passionant. Voici donc quelques élèments de réflexion supplémentaires. mais rien n'égalera le plaisir à jouer ces pièces et à les entendre (pour ceux qui ne les peuvent jouer.... comme moi !)
prélude non mesuré
et toccata : les parentés entre formes musicales existaient bien évidemment par delà les frontières, cela s'appelle la culture et/ou l'échange culturel.
Néanmoins, si ces deux formes co-existèrent et se ressemblent apparemment, il convient d'en noter certaines différences . dans l'esprit : si le prélude non mesuré était une composition d'essence harmonique (dont l'un des buts était peut-être de s'assurer de l'accord du luth), la toccata (pièce destinée à être jouée) était une composition essentiellement d'ornementation, en dehors bien sûr des passages contrapunctiques.
dans la forme : il est vrai que les préludes non mesuré étaient plus construits qu'il n'y parait, mais cette construction s'est affirmée au cours du temps : voir par exemple ceux de Jacquet de la Guerre assez différents de ceux de L. Couperin. Quant aux toccata, il s'agissait plus de juxtaposition de sections contrastées que de construction (en "arche" par exemple comme dans les préludes non mesuré)
dans l'interprétation : le ryhtme libre dans un  enchaînement harmonique précis du prélude non mesuré à la française est différent des figures mélodiques dans les toccatas dont l'éxécution est précisée dans les préfaces des livres de Frescobaldi (me semble-t-il...)
Voilà de quoi, j'espère, alimenter la réflexion et les recherches sur ce domaine possionnant !


Re: commentaire aux commentaires

Florence - le 06-04-10 à 19:52 - #

Une néophyte en la matière telle que moi ne peut répondre à ces doctes propos. Espérons que Kenneth Gilbert tombera sur le blog pour nous faire part de son expérience plus en détails. Il préconise de s'amuser à déconstruire des toccatas (de Frescobaldi) pour en faire des préludes non mesurés, et l'inverse, à reconstruire des préludes non mesurés sous forme de toccatas, afin de toucher des doigts leur parenté (seulement) formelle. Qui veut tenter le premier l'exercice ?


Répondre à l'article