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Jean-François Dandrieu (Paris 1681-1738)

  Issu d'une famille d'artisans d'art et de musiciens originaire d'Angers, neveu du compositeur Pierre Dandrieu (qui publia un Livre de Noëls vers 1714), formé par Jean-Baptiste Moreau, il joua dès l'âge de 5 ans à la cour de Louis XIV devant Madame (l'épouse de Philippe d'Orléans, frère du roi), à laquelle il dédia en 1705 son Livre de Sonates en trio. À cette date, Jean-François Dandrieu était titulaire de l'orgue de Saint-Merry (succédant à Nicolas Lebègue) ; en 1706, il fit partie du jury qui attribua à Rameau l'orgue de l'église Sainte-Marie-Madeleine-en-la-Cité (charge qu'il refusa par la suite). Il publia en 1718 un traité intitulé Principes de l'Accompagnement du Clavecin, et accéda en 1721 à l'un des postes d'organiste de la Chapelle Royale à Versailles. En 1733, à la mort de son oncle Pierre, il lui succéda comme organiste à l'église Saint-Barthélémy sur l'île de la Cité – où il sera lui-même remplacé par sa soeur Jeanne-Françoise après son décès.

     Il laisse surtout trois Livres de Pièces de Clavecin (1724, 1728, 1734), en plus de ceux dits "de jeunesse" (1705), deux Livres de Pièces d'Orgue (publiés à titre posthume en 1739 et 1759), et Les Caractères de la Guerre, qui connut un immense succès dès sa publication chez Ballard (1718) sous une forme symphonique, si bien qu'il en composa une réduction pour clavecin.
     Au clavecin, son style simple et élégant est voisin de celui de Couperin, avec une pratique du contrepoint qui le rapproche parfois des allemands. Le cadre strict de la suite de danses est abandonné au profit des "pièces de caractères" aux titres évocateurs, sur le modèle de François Couperin qu'il admirait au plus haut point.

     Dans son Histoire de la musique, Lucien Rebatet, qui critique durement les pièces d'orgue de Dandrieu,  toutes en joliesse et mondanités, les jugeant sans profondeur religieuse, n'en reconnaît pas moins ses talents de claveciniste ; ici en effet, le compositeur "rompt le déroulement conventionnel des danses par un rythme impromptu, une idée mélodique inattendue, où passe comme dans Les Tendres Reproches un pressentiment du jeune Beethoven, et même de Schubert comme dans sa Gémissante."
   

Ecrit par Florence le Mercredi 14 Avril 2010, 11:21 dans "Biographies , formes" Version imprimable

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